si t'es bien au courant qu'un cadre rigide artisanal est hors la loi alors lance toi …. attends toi quand même à certains emmerdements avec la maréchaussée ….tu pars pour une balade direct à la fourrière
AVIS A CEUX QU'ILS VEULENT ROULER EN RIGIDE BY SUICIDE CHOPPERS
Rouler en cadre rigide, c'est abandonner la moto confortable tendance baroque, dans laquelle on se vautre mollement dans les fauteuils en moleskine en songeant de temps en temps à regarder la route, et opter pour l'essence épurée de la moto ascétique qui ne comporte qu'un moteur, une fourche et deux roues . C'est aussi découvrir de nouvelles sensations avec un engin dénué de suspension mais... pas de contradictions, car le rigide impose une conduite souple et paradoxalement d'y aller mollo. Ce qui ne l'empêche pas d'être rigolo, avec une tenue de cap assez primesautière au décollage et une tendance marquée à la prise d'altitude de la roue arrière à la moindre bosse, que les ressorts de selle démultiplient en catapultant le postérieur qui y siégeait plus près de toi, Seigneur.
Du coup, afin de vous convaincre du bien fondé de ce moyen de locomotion qui ne fera pas de bien à votre fondement, voici quelques bonnes raisons de rouler en rigide :
-Quand t'as qu'une heure pour faire un tour en moto, les 50km de balade en rigide donnent aussi mal au cul qu'une virée de 800km sur une moto normale.
-Quand tu t'ennuies en ligne droite, tu peux te lécher les genoux, te gratter les poux entre les orteils, ramasser des cailloux, c'est pratique. Et vu la vitesse de croisière qui s'amuse, pas de prises de choux avec les hiboux !
-Le moindre planté de repose pieds soulevant la roue arrière pour la reposer de façon aléatoire selon la détente de la fourche, tu deviens un expert en improvisation de trajectoires optimisées itératives.
-Tu peux enfin expérimenter enfin la position d'examen gynécologique, sans avoir à subir d'opération irréversible.
-Tu comprends enfin la raison d'être du sissi-bar, accessoire mochissime qui ne sert pas au confort de la passagère, tant ces deux concepts sont particulièrement incongrus et inconnus sur un rigide, mais qui protège ton postérieur d'une déco de string verdâtre aux points de passage de troupeaux.
-Finies les sinusites par mauvais temps avec la douche nasale procurée par l'absence de garde boue avant. Corollaire : en cas de distraction au point de passage de troupeaux, l'odeur tenace de la bouse fraiche pulvérisée au plus profond des sinus te donne l'impression durable que c'est le printemps tous les jours.
-Si je confirme qu'on ne peut pas trop faire de supercross avec un rigide, par contre le freestyle est banal en cas de ralentisseur placé dans une courbe.
-Avec les vibrations, les dents se déchaussent et les lentilles de contact se décollent. Heureusement, preuve que le concept est abouti, chaque nid de poule renfonce les prémolaires dans les gencives d'un claquement mandibulaire sec et humecte le globe oculaire d'une petite larme qui rétablit un film adhésif pour la lentille.
-Finalement, tu réaliseras qu'il n'est pas indispensable de s'offrir les derniers Ohlins à la mode sur ton autre moto. Qu'elle ait un ressort derrière est déjà un luxe à savourer à sa juste valeur...
- Pour s'habituer au style de conduite propre au rigide, rien de tel que de rouler en kilt. Etant assis très bas, entre roue arrière et carbu, les choses de la vie ont le choix : se faire entrainer entre la chaîne et la couronne à l'accélération ou se faire avaler par les cornets d'admission au freinage. Alors forcément, on adopte un style coulé reposant sur un équilibre soigneusement contrôlé du rythme afin d'éviter d'agrémenter le scottish stylewear d'un long et déchirant solo de cornemuse en cas de d'oscillation intempestive des bijoux de famille.
- Et pour terminer, CHOPPER FOR LIFE que finir sur trois points de suspension...