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MessageSujet: pompage ... bis ...   pompage ... bis ... EmptyMar 27 Mai - 15:13

Essai Velocette 500 Venom : L'autre grande sportive anglaise


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Bien avant les bicylindres Norton et Triumph, symboles du déclin de l'industrie motocycliste anglaise, la perfide Albion régnait sur le monde des deux-roues avec ses monocylindres sportifs. Remontons le temps avec cette splendide Velocette 500 Venom !
Essai du millésime : 1961






Il y a eu une époque où le monocylindre représentait l'architecture mécanique par excellence, affrontant avec un même bonheur les trajets quotidiens, le tourisme et glanant aussi de nombreux trophées en compétition. Évidemment, la fraction jeune et déjà moins jeune des stationautes (en gros, les moins de 45 ans) n'ont que des souvenirs flous de cette époque, et les plus jeunes, qui hésitent entre un Hornet et une Fazer pour débuter sont à des années-lumière de cette âge d'or de la Moto, oui, avec un grand m.



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Un pan d'Histoire s'écroule


C'est certainement l'Angleterre qui, plus que tout autre, a pris en pleine face l'ascension japonaise dans le monde de la moto, les Français étant déjà virtuellement morts avant (pas de post enflammé sur le gâchis du potentiel de BFG sur le forum, merci...;-). Les Italiens ont un chic incroyable pour parvenir à ressusciter les entreprises les plus foireuses, ils font ça à la perfection depuis quarante ans, en auto comme en moto, avec une régularité cyclique qui force le respect. Les Allemands ont rentré la tête dans les épaules en regardant la tempête passer, et en se gardant bien de ne pas innover pendant vingt ans, histoire de ne pas prendre de risque. Et les Anglais, eux, ont complètement coulé. Pourtant, l'Île comptait nombre de constructeurs prestigieux : même si vous n'êtes pas féru de moto ancienne, les noms de Norton, Triumph, Matchless ou encore BSA doivent quand même titiller deux ou trois neurones. C'est que les Anglais n'ont pas laissé passer leur part du gâteau lorsqu'il s'est agi de victoire en compétition. Velocette, par exemple, après avoir construit sa première moto en 1913 (une 200 cm3, deux-temps), ne tarde pas à tenter l'aventure de la compétition et remporte le Junior TT de l'Île de Man en 1928, avec une 350 qui bat le record du tour : 112 km/h ! Souvenez-vous qu'à l'époque, le revêtement n'était pas ce qu'il est aujourd'hui, que la moto n'avait pas de suspensions et recevait des freins disons, marginaux... Velocette a été l'un des premiers à fiabiliser les monocylindres et, dans la catégorie 350, la moyenne au TT est passée de 80 à 112 km/h au cours des années 1920. Tout le haut moteur était déjà usiné en aluminium et les conduites de lubrification en cuivre. La lubrification était le gros problème de l'époque, et Velocette a été l'un des premiers à maîtriser des pompes à huile efficaces. Sur la 350 de 1928, on trouve déjà une pompe en bout de vilebrequin qui renvoie l'huile dans son réservoir, les soupapes étant quant à elles lubrifiées par deux conduits différents. Autre innovation majeure : la 350 de 1928 a été la première à utiliser un sélecteur de vitesse au pied, à la place de la manette située sur le réservoir, qui constituait la norme alors...
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Un design qui arrête le temps


Velocette a ensuite décroché les titres mondiaux en 350 en 1949 et 1950, et a acquis une crédibilité qui lui a permis de développer une gamme de grosses cylindrées. Et une grosse cylindrée, à l'époque, c'était une 500 cm3. La Venom 500 est ainsi venue compléter dans la gamme la 350 Viper. La Venom Thruxton constituait le haut de gamme ultime de Velocette, en 1965. Elle avait des roues en aluminium, un frein avant à tambour à double came, des commandes reculées et une selle plus sportive, avec dosseret intégré. Velocette s'est ensuite dispersé en produisant plus tard un scooter 250 cm3 et une moto deux-temps à carénage intégral : des choix discutables qui précipiteront l'entreprise à la perte, la firme ne survivant dans les dernières années jusqu'à la fermeture en 1971, que grâce à la production de pièces de Royal Enfield.
Quoi qu'il en soit, notre exemplaire d'essai est une Venom "normale" datant de 1961, dans un état "mieux que neuve", et cela ne change rien à notre propos. Les lignes fines et élancées lui confèrent classe et dynamique à la fois. La finition apparaît d'excellente facture, avec réservoir d'essence couvert de chrome, grippe-genoux, tableau de bord avec ampèremètre. Carters moteurs tarabiscotés et échappement en "queue de poisson" parachèvent de mettre dans l'ambiance. Rétro mais pas ringarde, la Velocette 500 Venom présente une classe intemporelle. Son propriétaire, Kevin R. (qui possède aussi la Vincent 1000 Black Shadow, et quelques autres trucs sympas dans son garage), précise que la moto est fiable, ne "pisse pas l'huile" et est tellement utilisable que l'on pourrait presque s'en servir au quotidien, l'important étant de vidanger très fréquemment, parce que le système de filtration des impuretés n'a jamais été très efficace sur ces motos ! Pour comparer une vraie classique avec une fausse classique, je me suis rendu à ce rendez-vous avec une Royal Enfield 500 Electra, et avec le casque Cromwell, tiens ! En apparence, leur filiation semble évidente : elles ont les mêmes lignes (carters moteurs inclus), le même type d'architecture mécanique, le même type de châssis, la même technologie, origine et cylindrée... Comme l'ancienne, l'Enfield offre aussi un charmant et désuet ampèremètre sur le tableau de bord.
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Ready to race !


Ça, c'est une philosophie que l'on connaît. Et je m'en rends compte dès les premiers tours de roue. "Mets du gaz !" me lance Kevin du bord de la route avec de grands signes. En étant venu à bord de la Royal Enfield, où il est plus utile de passer le plus vite possible en cinquième et d'enrouler ensuite sur le couple (en même temps, moins on a affaire à la boîte, mieux c'est !), j'avais instantanément adopté le même type de conduite sur la Velocette, respect des anciennes oblige. Tout faux, et à ma grande surprise, l'ancienne se montre plus sympa que la nouvelle ! La Bullet Electra développe 28 chevaux ; la Velocette 500 Venom en fait 39 et, l'échappement ne s'étant pas encombré de chicanes inutiles, elle émet un bruit plus sympa. On sent aussi qu'elle respire mieux : si elle n'est pas plus souple en bas (en même temps, trouver un autre mono plus souple qu'une Royal Enfield, faut chercher...), elle possède un enrobé plus agréable à mi-régime et prend ses tours avec bien plus d'enthousiasme. La Venom bondit assez rapidement à 160 km/h, laissant la Royal Enfield largement derrière.
Evidemment, il faut composer avec les particularismes de l'époque : la boîte de vitesse est à droite, avec la première en haut. D'accord, mais elle est plus agréable que celle de l'Enfield, avec des verrouillages francs et directs, et possède moins de faux points morts. Le frein arrière passe donc au pied gauche, et le doser est ce qui m'a paru le plus difficile, habitué aux commandes "normales". Car les freins sont efficaces, puissants et mordants à la fois, l'arrière étant même carrément violent ! Là encore, la comparaison ne va pas à l'avantage du millésime 2008. La suspension arrière de la Venom est réglable ; évidemment c'est pas du Öhlins, mais le châssis offre un comportement franc et sain à la fois.
Kevin prend le guidond de l'Enfield et revient après quelques kilomètres. "C'est une moto de tourisme" dit-il, "on le voit tout de suite dans la position de conduite et le manque de feeling général des commandes". Eh oui, au-delà de certaines similarités, la Royal Enfield (dont la compagnie, à l'époque où notre Velocette est sortie des chaînes, avait déjà délocalisé l'outil de production en Inde) était conçue comme une routière, alors que la Velocette s'affichait comme une sportive qui donne le meilleur d'elle-même quand on lui "rentre dedans". Une Royal Enfield neuve vous offrira donc quasiment le même look, mais pas les mêmes sensations. Ceci dit, elle se contentera de passer à l'atelier tous les 6 000 km alors qu'il y a des engins moins valorisants et charmants pour affronter le quotidien...
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Toujours actuelle


Par ses performances, le caractère de son monocylindre et l'équilibre de son châssis, la Velocette 500 Venom est capable de surprendre (en bien !) le motard habitué aux références actuelles. Il faut juste s'habituer aux commandes d'époque et aux contraintes d'entretien. S'il se cherche encore un peu aujourd'hui (encore que le bloc KTM 690 vient de prouver que l'on peut maximiser les performances en minimisant les désagréments), le monocylindre connaissait avec le déclin des Anglaises sa première mort. Il aurait droit, un peu plus tard, à une résurrection de dix ans, avec la Yamaha 500 XT. Mais ceci est une autre histoire.

Velocette 500 Venom : A retenir




La Velocette 500 Venom illustre à merveille l'age d'or des monocylindres anglais performants. Avec 40 chevaux et une vitesse de pointe de 160 km/h, elle offre des performances encore d'actualité et son châssis n'est pas obsolète, avec des amortisseurs arrière réglables, et des freins puissants.
Une Velocette 500 Venom en état collection se trouve aux environs des 10 000 à 12 000 euros.
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Fiche technique


Moteur : 449 cm3, 4 temps, monocylindre, alésage 86 mm x course 86 mm, refroidi par air, 2 soupapes, distribution par culbuteurs., 1 carburateur diam. 35 mm, 4 vitesses, démarreur au kick, transmission par chaîne
Puissance 40 ch. à 6 200 tr/min, couple nc
Partie cycle : cadre double berceau en acier, fourche telescopique, 2 amortisseur AR réglables, freins AV 1 tambour diam. 190 mm / AR tambour, pneus AV 3.00 x 19 - AR 3.50 x 19
Gabarit : hauteur de selle 813 mm, réservoir 19,3 litres, poids à sec 168 kg
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